Aujourd'hui je voudrais vous raconter ma toute première expérience en tant que thérapeute.
Il y a quelques années de cela, je débarque de Paris avec plein d'espoir et de rêves dans la tête. En réalité, ce fut une belle galère. Mais peut-être que je vous raconterai cette phase, pas très glorieuse, la prochaine fois.
Bref, je n'ai pas encore de cabinet, pas de site internet, pas de page Google, pas d'ami.e.s, pas d'argent, et un boulot alimentaire qui m'excite franchement pas!
Je suis tout simplement une inconnue à Bordeaux. Mais tout va bien. J'ai le sourire.
Et là, un jour, un appel d'une jeune femme. La main tremblante, j'hésite à décrocher. 1000 questions m'assaillent :
- Mais comment a-t-elle eu mon numéro de téléphone?
- Mais qu'est-ce-que je vais pouvoir lui dire?
- Mais je n'ai pas de cabinet, où vais-je la recevoir?"
Et là... C'est la panique... Totale!
Bon mais il va quand même falloir que je rappelle cette jeune femme, qui a laissé un message sur mon répondeur me disant que je lui avais été recommandée (euh mais par qui?) et qu'elle souhaiterait prendre un rendez-vous, mais à domicile si possible.
Alors là, si ça c'est pas un signe de l'univers? (yep j'ai toujours eu beaucoup de chance dans la vie)
Je la rappelle, quelques heures après. Je me suis dis que ça faisait plus pro.
Nous convenons d'un rendez-vous. Mais pas trop proche dans le temps, car sinon elle va croire que je suis totalement désespérée et que je n'ai aucun client. Ce qui est le cas...
Durant l'appel j'ai essayé de ne pas me liquifier sur place. Je pouvais sentir mon coeur battre à tout rompre. Finalement, je crois que j'ai été crédible. En tout cas j'ai pu répondre aux questions. Après avoir raccroché, j'ai la vague sensation désagréable de faire un bon dans le passé et de revivre mon année de Terminale et les examens de philo à l'oral... Autant vous dire, un souvenir impérissable!
Il s'en suit des jours d'attente AN GOI SSANTS. Toujours milles questions, jusqu'à même me questionner sur la façon dont je vais m'habiller. Souvenez-vous, je dois être crédible. Je ne peux décemment pas sortir mon sarouel datant de 10 ans... Je me rabats donc sur un jean noir avec un chemisier.
J'ai googlé 467 fois son adresse, pour être vraiment sûre d'arriver au moins 50 minutes en avance, on ne sait jamais, je pourrai croiser une famille d'opossums sur la route.
Pis voici le moment tant attendu, le moment tant angoissant, celui que j'ai scénarisé dans ma tête une bonne trentaine de fois pour me rassurer.
Bah vous savez quoi? Ça s'est TRÈS bien passé! J'ai eu le plaisir de l'accompagner durant plusieurs mois et nous avons partagé des moments de vie, vrais et profonds. Aujourd'hui, cette jeune femme a trouvé un travail dans lequel elle est épanouie. Elle n'a plus de crises d'angoisses et envisage l'avenir avec sérénité. Aussi, elle utilise les outils que je lui ai transmis et notamment l'auto-hypnose qui lui permet de mieux dormir.
Je pourrais conclure cette histoire par une pensée philosophique (c'est mon prof qui serait content) du genre "il faut croire en soi", ou bien "rien n'arrive par hasard". Mais je vais juste me contenter de dire "j'ai définitivement remisé les sarouels".
A bientôt!
